Juillet 2016

25Juil 2016

changementPar Marie-Hélène Rigal et Sylvie Deyon

Dans un monde en perpétuelle mutation confronté à des perspectives incertaines et non prévisibles, les entreprises privées et les institutions publiques sont amenées à s’adapter et à mettre en œuvre des projets à forts enjeux stratégiques : rapprochements d’entités, mutualisation de moyens, etc. Leurs fondamentaux peuvent s’en trouver impactés et il faut alors repenser ou faire évoluer certains modèles d’organisation.

Le temps de ces transformations peut être long ; il est souvent ralenti par des incertitudes, des imprévus et des obstacles. Afin d’agir plus vite ou de repousser certains freins, il est tentant d’imaginer la nouvelle organisation seulement à partir de l’organigramme existant et des personnes présentes, en ne prenant en compte que les profils actuels, les envies et les ambitions affichées, les capacités de réaction et de blocage, etc.

Plus longue semble la route où l’organisation est repensée comme étant au service de la nouvelle vision stratégique, c’est à dire où les grandes fonctions sont définies en fonction de leur contribution aux nouveaux enjeux et ensuite incarnées par des personnes aux profils adaptés et aux motivations avérées.

Mais en choisissant de définir un organigramme trop précipitamment, priorité n’est donnée qu’aux contraintes de profils, de mobilités et de contrats ; c’est alors que l’on perd souvent de vue la réelle cohérence entre l’organisation et la vision cible.

C’est certain qu’à court terme, les confrontations semblent être évitées. Mais l’expérience montre qu’elles ne sont en général que simplement reportées ! Et lorsqu’elles resurgissent, elles sont amplifiées et catalysées par les frustrations et les tensions ; cet effet boomerang de l’organigramme peut avoir des résultats désastreux…

Intervenant régulièrement au sein d’ASK Partners sur des projets de changement, nous connaissons très bien les conséquences de ces pratiques : au mieux sont attendus des « trous » dans les fonctions et compétences (qui donneront lieu à des tensions suite à des charges de travail non adaptées ou des objectifs inatteignables), au pire surviendront des situations de blocage avec des personnels usés et démotivés par les jeux de pouvoir et de territoires.

Par nature, tout projet de transformation induit des passages avec des frustrations et des changements plus ou moins bien acceptés. Le risque, comme en montagne, serait de vouloir les éviter : car à force de vouloir contourner le chemin un peu escarpé pour arriver au sommet, on peut se trouver face à une paroi infranchissable et parfois ne pas pouvoir revenir sur ses pas…

Alors – comme pour tout projet-, prenez le temps nécessaire en amont pour clarifier les objectifs et cadrer la démarche, et optez pour des approches intégrant des dimensions participatives et collaboratives. Cela facilitera l’engagement et la contribution des acteurs qui pourront ainsi se projeter dans la nouvelle vision cible, comprendre ce qu’ils y gagneront et pas seulement identifier ce qu’ils perdront. Ils verront ainsi comment ils peuvent contribuer au changement positivement, pour eux et in fine pour l’organisation.

Nous vous souhaitons un bel été et à bientôt sur ask-partners.com !

    08Juil 2016

    Par Patrick SERRE

    changementUne fois le temps des élections passé, les équipes en charge du nouveau mandat se trouvent bien souvent confrontées à la réalité des moyens…

    En effet, l’écart entre les intentions initiales et la capacité à faire et à réaliser est parfois tel qu’il déchire les plus fortes convictions devant l’inadaptation des ressources disponibles.

    Vouloir à tout prix dérouler sa feuille de route initiale sans la réajuster à la réalité du moment relève d’une pure utopie. Cette logique génère inévitablement de la déception auprès des usagers, des services en charge de déployer les projets mais également des élus eux-mêmes.

    Aussi, il nous parait indispensable – comme dans chaque projet stratégique – d’évaluer les avancées et de repositionner les priorités avant d’engager le mandat plus loin, ce qui rendrait impossible la réversibilité de certains choix.

    Les consultants ASK Partners sont régulièrement confrontés à ce type de situation lors de leurs missions auprès d’élus et d’équipes de directions générales de différentes collectivités. À ce titre, une double action nous parait essentielle à mettre en œuvre :

    1. Redéfinir sur le champ politique les niveaux de services que les élus entendent soutenir en direction des usagers dans une vision immédiate, tout en ouvrant une révision des chantiers plus longs; ceci afin de clarifier la commande publique, en cohérence avec les réalités du moment.

    2. Redéfinir sur le champ des Directions Générales des Services comment redynamiser le sens de l’action en ouvrant des pratiques managériales plus transversales, plus collaboratrices et en s’appuyant sur les fonctionnalités qu’offrent la digitalisation et les systèmes d’informations.

    Ces deux axes doivent se travailler en mode conjugué pour s’alimenter mutuellement et pour in fine assurer auprès des acteurs clés un renforcement des positions et une clarté des modèles de décision ; ceci pour un meilleur service global et une perception plus éclairée des usagers.

    Ce changement de paradigme est fort. Il appelle une réelle volonté politique, et dans le même temps une détermination forte des Directions Générales des Services des collectivités pour accompagner et soutenir leurs équipes dans ces transformations.

    Pour en savoir plus et partager sur les expériences conduites auprès de collectivités, contactez Patrick SERRE (patrick.serre@ask-partners.com / 06 80 11 08 62) ou Catherine FEMENIA (catherine.femenia@ask-partners.com / 06 86 90 32 21).